Le ministre fédéral de la Coopération au développement, Alexander De Croo (Open VLD) a demandé dimanche l’arrêt de la livraison d’armes fabriquées en Belgique à l’Arabie saoudite. Paul Magnette (PS) a répondu ce matin que, pour ce faire, l’Arabie saoudite devrait alors se retirer de la coalition contre Daesh. Mais pour De Croo, cette idée est « ridicule ».
C’est dimanche qu’Alexander De Croo (Open VLD) a demandé l’arrêt de la livraison d’armes fabriquées en Belgique à Riyad, la capitale d’Arabie saoudite.
Selon le ministre fédéral de la Coopération au développement, 60% des exportations d’armes se retrouvent aujourd’hui en Arabie saoudite, alors que ce pays mène une « horrible guerre au Yémen », a-t-il expliqué dimanche dans l’émission de la VRT « De Zevende Dag ». « On ne peut pas essayer de sauver des vies humaines et, dans le même temps, livrer des armes. (…). Des vies sont menacées par le trafic des armes que nous exportons nous-mêmes », a-t-il rajouté ensuite. .
Paul Magnette (PS) a été interrogé à ce sujet ce matin par la radio de la RTBF, où il a rappelé que la Belgique était l’allié de l’Arabie saoudite, et ça « qu’on le veuille ou non ». « Si on veut que la Belgique ne lui vende plus d’armes, il faut qu’elle sorte de la coalition contre Daesh. La Flandre lui vend du matériel à usage militaire. Ne faisons pas semblant qu’elle n’en vend pas », a-t-il rajouté.
« Je ne peux que lancer des appels »
Pour De Croo, les propos de Magnette étaient ridicules. Dans une déclaration à l’agence Belga, il a fait part de son incompréhension: « Je ne comprends pas qu’il ne puisse pas y avoir un début de discussion. (…) Au moment où des milliers d’enfants meurent de faim et des violences, on ne peut trouver d’échappatoire. De par ma compétence humanitaire, il est de mon devoir de mettre cette question sur la table. Mais je ne peux que lancer des appels ».
Il a rappelé ensuite que de toute manière, ce sont les Régions qui décident. Car oui, en Belgique, ce sont les Régions qui décident de l’octroi ou non des licences d’exportations d’armes. Il a aussi affirmé que ce serait préférable d’avoir un embargo européen sur les armes à destination de l’Arabie saoudite, comme le veut le cdH. « Mais, dans la pratique, cela signifie que l’on peut tranquillement continuer à exporter des armes tant qu’il n’y pas de consensus entre les pays européens », a-t-il ajouté.
Le débat est donc lancé.