23% plus cher depuis 2010: voici pourquoi le prix de la bière augmente plus vite en Belgique qu’ailleurs

Si tu as quitté la vie estudiantine, tu sais qu’une bière ça coûte cher. Et ce n’est pas qu’une impression: la bière a augmenté de 23,3% chez nous en sept ans, note l’Observatoire des prix. Chez nos voisins, toutefois, cette augmentation n’est pas aussi forte. Qu’est-ce qui cloche?

Les chiffres de l’Observatoire des prix sont tombés, et ils ne sont pas très positifs concernant la bière. Entre 2010 et 2017, le prix de la bière en Belgique a augmenté en moyenne de 23,3%, et ce pour deux raisons principales.

Pourquoi?

D’abord parce que l’État se sucre, il n’y a pas d’autre mot: la part d’accises (taxe sur la production de bière) est passée de 10% à 25% du prix entre 2013 et 2017. Conséquence: un bac de bière de marque a augmenté de 23,5% quand un bac de marque blanche a lui fait un bon de 55,9%!

La deuxième raison est liée aux coûts de production: pas tellement à cause du prix des matières premières, mais plutôt à cause de l’énergie, de l’emballage et du coût salarial.

Mais il reste encore une inconnue: pourquoi la bière augmente plus vite chez nous que chez nos voisins? Mis à part le coût salarial qui est traditionnellement plus élevé chez nous, les coûts de production et le niveau de taxation sont plutôt semblables. Mais les chiffres sont là: en France, le prix n’a augmenté que de 15%, aux Pays-Bas 13,1% et en Allemagne encore moins avec 7,9%.

Le Belge en boit… moins

La raison? Accroche-toi: le Belge consomme moins de bière. Près de 10% en moins par rapport à 2010. Le Belge boit maintenant 68 litres de bière par an. Il est maintenant dépassé par les Tchèques (144), les Allemands (107), les Autrichiens (104), les Irlandais (81). Heureusement, et fort logiquement, nous sommes encore loin devant les Français avec 30 litres par an et par personne.

Qui dit baisse de la consommation, dit forcément augmentation des prix. Et dans ce domaine, c’est le secteur Horeca qui prend le plus cher. Le Belge préfère de plus en plus déguster sa bière chez lui, en bouteille ou en canette.

On notera toutefois que le chiffre d’affaires du secteur brassicole se porte bien. C’est grâce à ses exportations. Il était d’1 milliard d’euros en 2016, soit une hausse de 62,4% par rapport à 2010, c’est énorme. Le souci c’est que ces exportations sont surtout le fruit des trois géants de la bière: AB Inbev, Maes et Duvel. Dommage quand on sait que le nombre de brasseries est passé de 132 à 234 entre 2010 et 2015. Consolation: ça nous donne le privilège de goûter des bières uniques au monde.

Sur ce, à ta santé! (Mais avec modération).

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