Une enroule de plus: H&M utilise des graffitis pour leurs pubs, l’artiste réclame son dû et appelle au boycott du magasin

H&M est encore impliqué dans un scandale, 3 mois après avoir affiché un petit garçon noir portant un pull  « le singe le plus cool de la jungle ». Cette fois-ci, ils ont utilisé des graffitis pour illustrer leurs publicités sans demander l’autorisation de l’artiste. Celui-ci appelle donc au boycott du magasin. 

Encore une embrouille que H&M peut inscrire sur son tableau de chasse. Pour faire la promo de sa nouvelle collection « New Routine », la chaine de magasin a utilisé des graffitis dans ses publicités. Ces tags sont l’œuvre du street artist américain Revok alias Jason Williams. Quand il a vu son travail apparaitre dans les pubs, il n’a pas vraiment aimé. Il n’a jamais été contacté par la marque et n’a jamais donné son accord pour qu’elle utilise son taff. Surtout, il ne voulait pas que les gens pensent que son travail est associé au géant du textile.

Il a donc appelé son avocat pour mettre en demeure la chaine de magasins suédoise. Cette mise en demeure stipule que « l’utilisation non autorisée de l’œuvre originale de Jason Williams, et la façon dont l’œuvre est utilisée, lui porte préjudice, et va sans doute laisser penser aux consommateurs qui connaissent son art qu’il y a désormais un lien entre les deux parties ».

Illégalité

H&M a rapidement trouvé la parade pour se défendre. Selon eux, les tags ont été créés illégalement, ils n’ont pas de compte à rendre. Dans un document rédigé par les avocats du groupe, on peut lire: « Le droit à la protection de l’œuvre est un privilège judiciaire fédéral qui ne s’étend pas aux œuvres créées dans l’illégalité. »

La marque affirme également avoir demandé l’autorisation au département des espaces verts et aires de loisirs de la ville de New York pour pouvoir prendre les tags en photo et pour savoir si elle devait régler des royalties à l’artiste. La réponse est plutôt claire: le graffiti « n’avait pas été autorisé et il est donc le fruit d’un acte de vandalisme ».

Boycott

Évidemment, Revok s’est indigné de cette décision d’H&M. Mais il faut bien avouer qu’il est difficile de déterminer si ce genre d’œuvre doit être soumis aux copyright ou pas. C’est un peu le même problème avec les œuvres publiées sur les réseaux sociaux. Mais qu’importe: beaucoup de street artists prennent la défense de Revok. Il faut dire que si H&M obtient gain de cause, le cas fera jurisprudence et des centaines d’autres artistes pourraient être privés de copyright.

Revok a appelé ses followers à boycotter les magasins suédois

« Boycott d’H&M : Cette semaine, le vendeur de prêt-à-porter H&M a déposé une plainte à la cour fédérale de New York. Elle demande apparemment que le tribunal détermine que toutes les œuvres illégales, comme le street art et les graffitis, soient privées de la protection du copyright, et puissent ainsi être utilisées par n’importe quelle marque ou entreprise, sans offrir de rétribution ni demander la permission de l’artiste. Cette action en justice lancée par H&M est une attaque pure et simple des droits des artistes et nous devons la dénoncer. Des millions de fresques et d’œuvres d’art partout dans le monde pourraient ainsi se retrouver sans protection et disponibles pour un usage commercial, sans contrepartie financière ni autorisation quelle qu’elle soit. »

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