Trump contre le reste du monde: le sommet du G7 est devenu G6 + 1

Le G7 qui commence ce vendredi sera dominé par la guerre commerciale naissante entre l’Amérique et ses alliés les plus fidèles. Le Canada, l’Allemagne, la France, la Grande-Bretagne, l’Italie et le Japon vont augmenter la pression sur Trump au cours du sommet pour tenter de changer ses idées sur les droits d’importation. Mais un consensus final est fort peu probable.

Le premier G6 s’est tenu en 1975. C’était une réunion informelle des dirigeants des principaux États industriels. Le groupe comprenait le Royaume-Uni, la France, l’Allemagne, l’Italie, le Japon et les États-Unis. Le G7 s’est formé lorsque le Canada a rejoint le groupe en 1976.

Depuis 1998, il y a également eu des réunions du G8, soit les membres du G7 avec la Russie en plus. Cependant, le G8 ne remplace pas le G7. Depuis le début de la crise du crédit en 2007 et la crise de la dette souveraine en Europe en 2010, les pays du G7 se rencontrent régulièrement sans la Russie. Et en 2014, la Crise de Crimée a décidé les autres pays à ne « temporairement » plus coopérer avec la Russie.

7 = 6 + 1

Mais sept pays, c’est encore trop. « Peut-être que ça est égal au Président américain d’être isolé mais ça nous est aussi égal d’être à 6 si besoin était », souligne Emmanuel Macron.

Il y a une semaine, Trump a décidé d’augmenter les droits d’importation sur l’acier et l’aluminium du Canada, du Mexique et de l’Union européenne. La raison officielle est la préservation de la sécurité nationale américaine. Cette décision a entraîné une réaction furieuse du premier ministre canadien Justin Trudeau, qui a abandonné toute politesse diplomatique.

« Ces droits d’importation sont une insulte à la relation de sécurité à long terme entre le Canada et les États-Unis et surtout pour les milliers de Canadiens qui se sont battus côte à côte et sont morts avec leurs frères d’armes américains », a déclaré Trudeau.

Contre-mesures

Le Canada, le Mexique et l’Union européenne ont déjà annoncé une série de contre-mesures concernant les droits d’importation. Le Mexique va augmenter les tarifs sur les pommes, le raisin et l’acier. L’Union européenne se concentre sur les Harley-Davidsons, le bourbon et les jeans américains. Le Canada va augmenter les droits d’importation pour l’acier américain, les yaourts, la pizza et le café.

Avec les taxes sur ces produits, l’Union européenne, le Canada et le Mexique visent les États où vivent de nombreux supporters de Trump. Ce sont des contre-mesures économiques, mais avec un objectif politique: frapper Trump là où ça fait mal. Le président américain a menacé de frapper encore plus fort avec, par exemple, des taxes sur l’industrie automobile européenne.

Le G7 – habituellement un rassemblement de « personnes unanimes » – est menacé cette fois de réellement finir en pugilat. Le G7 pourrait s’achever sans un communiqué de clôture conjoint, ce qui n’est jamais arrivé auparavant.

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