Trudeau veut légaliser le pétard mais il y a un problème: il n’y a pas assez de weed au Canada

C’est l’une des grosses promesses du Premier ministre canadien Justin Trudeau: légaliser la consommation de cannabis à usage récréatif. Le but? Détruire les réseaux criminels qui vivent de ce commerce. Mais le processus de légalisation rencontre un problème: le Canada ne produit pas assez de marijuana.

Dans les rêves de Justin Trudeau, la légalisation de la marijuana récréative tient une place prépondérante. Pour juillet 2018, le Premier ministre canadien aimerait que la consommation de cannabis soit totalement autorisée. C’est beau mais il y a un hic: le Canada pourrait être en pénurie de weed.

C’est Charles Sousa, le ministre des Finances de l’Ontario, qui a soulevé le problème lors d’une réunion avec des ministres des Finances des autres états canadiens, relève Bloomberg. « En fin de compte, le plus grand problème qui apparaît après la discussion d’aujourd’hui [sur la légalisation] est l’approvisionnement », a déclaré Sousa.

Lutte contre le crime organisé

L’argument de poids mis en avant par Trudeau pour justifier la légalisation de la weed est qu’une fois ce commerce légiféré, il sera dépossédé des mains du crime organisé. Si le cannabis devient un produit vendu légalement, les organisations criminelles qui se font un max de blé sur les marchés illicites perdront une énorme source de revenus. Et conséquemment, ces organisations pourraient être amenées à disparaître.

Mais pour faire le poids face à ces organisations, il faut avoir suffisamment de produits à vendre. Et malheureusement pour eux, il semblerait que l’offre en marijuana canadienne ne corresponde pas à la demande « assez élevée », relève Sousa. Cette demande devrait atteindre les 575 tonnes annuelles en 2021, estime le groupe Canaccord Genuity, spécialisé dans les analyses financières. Ce qui représente 6 milliards de dollars canadiens (environ 4,06 milliards d’euros).

Demande en hausse

Depuis que la marijuana à usage médical a été autorisée au Canada, la demande a totalement explosé. Fin mars 2017, le pays comptait 167.754 consommateurs légaux de cannabis. Soit le triple de l’année précédente, relève Bloomberg. Et si l’usage récréatif est autorisé, ce chiffre augmentera de façon exponentielle. L’analyste Vahan Ajamian de Beacon Securities, interivewé par Bloomberg, parle déjà de millions de consommateurs.

Les producteurs de cannabis essaient de se préparer à cette nouvelle manne. Ces entreprises « créent des capacités supplémentaires très activement et de manière agressive » pour les marchés médical et récréatif, déclare Greg Engel, directeur général d’Organigram Holdings Inc., un producteur basé à Moncton. Sa propre entreprise produit actuellement 6.000 kilos par an mais elle vise les 26.000 kilos pour la fin 2018.

Pression sur Trudeau

Mais pour être certain de pouvoir écouler toute cette quantité, les entreprises comme Organigram ont besoin d’une réponse claire du gouvernement. Si la légalisation à usage récréatif ne passe pas, elles vont devoir trouver un autre moyen d’écouler cette quantité.

La pression monte donc pour Trudeau. Si sa loi passe mais que le pays ne peut assumer la demande, les consommateurs iront se fournir au marché illicite. Mais si sa loi ne passe pas, certains producteurs pourraient être plutôt mécontents. Et sachant que seulement 40 % de la population adulte est favorable à la légalisation, alors que 36 % s’y oppose, faire passer cette loi risque d’être une belle partie de poker.

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