Comment la sécheresse aux États-Unis menace les centre de données des géants de la tech

Alors que les conditions de sécheresse s’aggravent aux États-Unis, le fonctionnement des centres de données des géants de la tech est menacé.

Pourquoi est-ce important ?

Les centres de données des grandes entreprises technologies génèrent d’énormes quantités de chaleur, en raison de l’énergie qu’ils utilisent pour fonctionner. C’est pourquoi ils nécessitent d’importantes quantités d’eau pour être refroidis. Or, à mesure que le web et les technologies en ligne se sont développés, la demande en eau des géants de la tech a grimpé pour refroidir leurs centres toujours plus grands, mettant toujours plus de pression sur des réseaux parfois déjà sous tension.

Contexte : Un centre de données moyen consomme plus d’un million de litres d’eau en une seule journée pour se refroidir, soit la même quantité d’eau que 100.000 foyers, selon des chercheurs de Virginia Tech. Or, 1 centre de données sur 5 puise de l’eau dans des bassins versants stressés.

  • Une situation qui ne peut tenir sur le long terme, surtout avec les sécheresses toujours plus extrêmes qui s’abattent sur les États-Unis où se trouve justement un nombre important de centres de données.
  • « Il y a, sans aucun doute, un risque si vous êtes dépendant de l’eau », a déclaré Kyle Myers, vice-président de la santé environnementale, de la sécurité et de la durabilité chez CyrusOne, qui possède et exploite plus de 40 centres de données en Amérique du Nord, en Europe et en Amérique du Sud, rapporte CNBC.
  • L’agrandissement toujours plus important des centres de données au cours des prochaines années, notamment en raison du développement du métavers, mais aussi de nouvelles entreprises et de centres de données de colocation aux États-Unis, ne va faire que renforcer la pression sur les réserves d’eau qui s’amenuisent en raison des fortes chaleurs.

Un problème connu : Les petits et géants de la tech sont conscients – pour la plupart – de ce risque et ont déjà pris des mesures pour limiter leur consommation d’eau.

  • Dans le cas de CyrusOne, l’entreprise a opté pour une méthode de refroidissement différente lorsqu’elle s’est installée à Phoenix, une région frappée par la sécheresse, qui consiste à travailler en boucle fermée. De cette manière, sa consommation en eau reste la même.
    • « C’est à ce moment-là que nous avons dû prendre une décision. Nous avons modifié notre conception pour passer à une consommation d’eau nulle, afin d’éviter ce genre de risque », a déclaré M. Myers.
    • Une meilleure solution pour l’environnement, mais qui est aussi plus chère.
  • Meta a lancé un programme pilote sur son centre de données de Los Lunas, au Nouveau-Mexique, afin de réduire l’humidité relative de 20 à 13 % et donc, sa consommation d’eau.
    • Reste que la consommation globale d’eau de Meta continue d’augmenter, dont un cinquième de l’eau puisée l’année dernière provenait de zones en « stress hydrique ».
  • L’entreprise de Mark Zuckerberg s’est fixé comme objectif de restaurer plus d’eau qu’elle ne consomme d’ici 2030.
  • Un objectif que poursuit également Microsoft, énorme consommateur d’eau. Son plan repose sur deux points importants: faire en sorte de réduire l’intensité de consommation d’eau et réapprovisionner en eau les régions en situation de stress hydrique dans lesquelles Microsoft puise. « Cela signifie que d’ici 2030, Microsoft reconstituera plus d’eau qu’elle n’en consomme à l’échelle mondiale. »
    • « La bonne nouvelle est que nous investissons depuis des années dans l’innovation continue dans ce domaine afin de pouvoir recycler la quasi-totalité de l’eau que nous utilisons dans nos centres de données », a déclaré Brad Smith, président de Microsoft. « Dans les endroits où il pleut, comme le nord-ouest du Pacifique où notre siège social est à Seattle, nous recueillons la pluie du toit. Dans les endroits où il ne pleut pas comme en Arizona, nous développons des techniques de condensation. »
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