Si les résultats de Google Search et d’Amazon vous semblent de plus en plus médiocres, c’est normal

Google, Amazon et Meta détériorent volontairement leurs produits de base, courant après des modes à court terme pour tenter de gagner les faveurs des investisseurs de Wall Street.

Zoom arrière : Les utilisateurs vivent une expérience en ligne qui se détériore, où la navigation est plus difficile, la recherche d’informations plus alambiquée et les relations sociales plus laborieuses.

  • Ces dernières années, le moteur de recherche de Google a tendance à montrer en premiers résultats des annonces et contenus sponsorisés plutôt que des articles pertinents aux demandes.
  • De son côté, Facebook noie ses utilisateurs sous des vagues de publicités et de contenus suggérés, au lieu de montrer des publications provenant de leur cercle d’amis ou les invitant à se connecter – le but initial du réseau social de Mark Zuckerberg.
  • Amazon n’est pas en reste : la « junkification » du site d’e-commerce voit des milliers de produits médiocres et des publicités (encore) prendre le pas sur les résultats de qualité.

Les causes : Ce phénomène provient de l’importance croissante des faveurs des investisseurs à Wall Street pour la Big Tech, qui prévaut désormais sur la qualité du produit ou du service fourni, relève un article de Business Insider.

  • Ces dernières années, ces entreprises surcapitalisent et monétisent au maximum leurs vieux produits pour tirer le plus de revenus possible – et booster leurs actions – plutôt que d’améliorer leurs services.
  • Elles espèrent ainsi recréer la croissance explosive qu’elles ont connue au début des années 2000.
  • L’entreprise Facebook, devenue d’ailleurs « Meta », représente à elle seule ce déclin.
    • Au fil des ans, le réseau social a vu son nombre d’utilisateurs décliner, au profit de nouvelles applications innovantes comme TikTok.
    • Au lieu d’améliorer le produit qu’il a créé et qui lui a conféré une renommée mondiale, Mark Zuckerberg mise désormais tout sur le métavers, investissant des sommes colossales dans ce concept qui ne semble pas attirer les foules.
    • Son objectif : posséder une sorte de « second internet », le prochain lieu de socialisation – et de grande monétisation – des utilisateurs.

Résultat : Ces entreprises délaissent leurs produits phares et sont désormais à la recherche de tendances à court terme pour faire parler d’elles et montrer le cours de l’action.

L’exemple de l’IA

Le développement de l’intelligence artificielle générative et de l’explosion de ChatGPT et un beau contre-exemple de cette tendance.

  • Il y a à peine deux ans, Microsoft misait également gros sur le métavers. Depuis, l’entreprise a licencié des milliers de personnes dans ce domaine.
  • Elle se concentre désormais sur l’IA, présentée comme un moyen d’améliorer l’offre de produits de base de Microsoft.
  • À la clé : un bel engouement pour la technologie, qui est, pour couronner le tout, entièrement gratuite à l’heure actuelle.
  • De son côté, Google s’inquiétait des implications éthiques du lancement d’un chatbot basé sur l’IA et a retardé son lancement pendant des années.
  • Jusqu’à ce que Microsoft s’engager dans cette direction et que Google cherche à surfer sur le même succès.
  • L’entreprise s’est alors empressé de sortir une version partiellement défectueuse de son chatbot, Bard : encore une fois, la réaction à la tendance à court terme prévaut sur la qualité.
  • En plein déclin, Meta sort tout même la tête de son trou et annonce qu’elle va créer des « outils d’IA », donnant un petit coup de boost à son action.

En conclusion : Les grandes entreprises tech ne font plus vraiment l’effort d’être à la tête de l’innovation ou de la qualité des produits, poussées par la volonté de trouver un service tout juste acceptable autour duquel elles pourront vendre de la publicité et des abonnements payants.

  • Cette focalisation sur la pub et les performances du marché « favorise l’illusion de la croissance au détriment du développement réel », relève Business Insider.
  • Et ça semble porter ses fruits : alors que Mark Zuckerberg brûle des milliards de dollars chaque année pour son métavers sans aucun résultat tangible et que l’expérience du produit Facebook se soit dégradée au cours de la dernière décennie, les investisseurs ne semblent pas s’en préoccuper.
  • Au lieu de cela, le milliardaire capitalise sur ce qu’il appelle « l’année de l’efficacité », mais les récents licenciements massifs risquent d’entraîner une plus grande baisse de la qualité du réseau social.
Plus
Lire plus...