Pendant que tu lisais ce titre, 100.000 bouteilles en plastique ont été vendues de par le monde

Reuters publie dans un nouvel article des infographies qui donnent le tournis et rappellent une urgence portée par bien des militants écologistes: la bouteille en plastique, un fléau pour la planète et une habitude à perdre rapidement.

« On se noie dans le plastique »: le titre de l’article de Reuters, accompagné de ses infographies, est sans équivoque. On a clairement un problème avec le plastique et à l’heure où des personnalités comme Roméo Elvis militent pour que tu abandonnes les bouteilles en plastique pour des gourdes métalliques, l’urgence se fait entendre.

4 trilliards de bouteilles en 10 ans

Durant les dix dernières années, 4 trilliards de bouteilles en plastique ont été vendues à travers le monde. Si tu as du mal à visualiser, en sachant qu’il faut 23 jours pour compter jusqu’à un million, il te faudrait plus de 250.000 années pour compter jusque là. Pas trop le tournis?

Comme le rappelaient les ONG Earthwatch Europe et Plastic Oceans UK en avril dernier, les bouteilles en plastique sont considérées comme le déchet le plus polluant qui soit. Concrètement, ce sont 14% des déchets qu’on retrouve dans les cours d’eau européens.

Statista

En 2018, l’association Surfrider rappelait des chiffres qui incriminent les européens comme pires consommateurs d’eau en bouteille: 73 bouteilles par personne et par an, soit 990.000 tonnes de plastique, 10 Tour Eiffel niveau poids.

Au delà de ces métaphores impressionnantes, le constat est lourd et n’est pas sans rappeler un rapport paru en 2016, qui prédit qu’en 2050, il y aura plus de plastique que de poissons dans les océans. S’il reste encore des poissons d’ici là.

Des villes et communes sans plastique

La solution résiderait, tout simplement, en l’arrêt de vendre des bouteilles d’eau en plastique. C’est le pari que s’est lancé la ville d’Arles, dans le sud de la France.  « La communauté d’agglomération, l’ACCM, a répertorié cet été les points d’eau sur une carte. Les habitants peuvent donc savoir où remplir leur gourde si besoin », raconte la designeuse Stéphanie Dick à l’origine du projet, en collaboration avec une vingtaine de commerçants et l’association Zéro Déchets Pays d’Arles.

Cette même initiative a mis en place un système de consignes de verres en plastique dur, disponibles dans chaque commerce participant pour tous ceux qui n’auraient pas gourde mais souhaiteraient se rafraîchir. Dommage pour le plastique, mais c’est déjà un pas en avant et ils ont le mérite d’être réutilisables. En France également, une application nommée Hoali répertorie toutes les fontaines de l’Hexagone, afin de permettre à tous ceux munis d’une gourde de se désaltérer rapidement.

D’autres initiatives, qui visent à remplacer le plastique existent. Le site loop.fr propose par exemple, en partenariat avec Carrefour, de se faire livrer ses courses dans des contenants réutilisables, qui seront ensuite renvoyés à l’envoyeur pour être rechargés. Un système déjà très populaire aux USA.

En Belgique, nous ne sommes pas en reste. Depuis le 1er juillet 2019, les objets en plastique à usage unique sont interdits dans la ville de Bruxelles. En ligne de mire: les pailles, gobelets, couverts, barquettes… Certains innovent, avec des pailles en pâte ou en métal, réutilisables.

Jodoigne, elle, veut devenir la première commune sans plastique. Un défi de taille, mais qui a été suivi par Ittre, Ramilies ou encore Rebecq.

La prise de conscience arriverait-elle trop tard? Reuters rappelle qu’en 2018, comparé à 2009, la production de bouteilles plastique avait augmenté de 50%. Le retour en arrière s’avère difficile et devra passer par un arrêt de la bouteille en plastique net. En Europe du moins. Dans les pays où l’eau potable est difficile à se procurer, la bouteille d’eau est bien souvent le seul recours possible.

Plus
Lire plus...