L’affaire Publifin semble n’être qu’une avalanche sans fin de révélations et de bourdes plus dingues les unes que les autres. Julie Fernandez, députée liégeoise et socialiste, a publié sur Facebook un long texte où elle décrit l’indignation que lui a suscité cette histoire. Son texte n’a pas plu à son président de parti Elio Di Rupo (PS)… qui lui a demandé de l’effacer.
Suite à l’affaire Publifin, le débat public s’est emparé d’une nouvelle question: le cumul des mandats. Une question qui suscite beaucoup de remous et d’émotions. L’élue fédérale PS Julie Fernandez Fernandez, également échevine de l’État civil à la ville de Liège, ne veut pas qu’on lui supprime sa possibilité de cumul.
Elle a défendu sa position dans un long texte publié sur Facebook. Mais ce texte n’a pas plu au président du PS, Elio Di Rupo. Ce dernier lui aurait expressément téléphoné pour lui demander de supprimer son post, révèle L’Écho ce samedi. Ce qu’elle n’a pas fait.
« J’ai pleuré »
Fernandez Fernandez s’est dit « salie » par la polémique Publifin et la façon dont son parti essaie de s’en sortir. « J’ai pleuré ce matin… en lisant la presse », écrivait-elle mercredi. « Depuis le début de l’affaire Publifin et le déferlement qui a suivi, j’ai été traversée par beaucoup de sentiments différents.(…) Ce matin, en lisant le Soir et l’article sur les élus socialistes protégés de la « mesure des 100% », une phrase m’a touchée, bouleversée, renversée. »
Le problème auquel se réfère l’élue socialiste est l’indemnité parlementaire à laquelle certains élus PS auront droit et pas d’autres. Une injustice sur le plan des rémunérations, en quelque sorte. 21 députés parlementaires ne seront pas touchés par ce décumul des mandats car ils ont des « fonctions spéciales ». Ce qui signifie qu’ils pourront continuer à cumuler plusieurs fonctions et être payés pour ça.
Le reste des députés PS devra se contenter de leur rémunération de parlementaire. S’ils souhaitent, en plus de leur job, cumuler une fonction communale, ils pourront continuer à le faire, mais gratuitement. C’est la mesure 100%, une mesure que le PS a sorti de son chapeau magique pour essayer de redorer son image.

« Je me sens salie »
Fernandez Fernandez ne fait pas partie de ces 21 privilégiés qui peuvent encore être rémunérés à 150%. Ces « fonctions spéciales », expliquait Le Soir le 25 janvier, ce sont: la présidence d’une assemblée, les vice-présidences et secrétariats du bureau d’un parlement, les présidences des groupes parlementaires et les présidences de commission.
L’élue PS liégeoise s’est dite « salie » par cette distinction. « Je ne conteste pas le fait que ces fonctions spéciales soient une charge supplémentaire de travail pour mes collègues et qu’ils assument pleinement. Cette phrase, qui justifie la mesure, m’a bouleversée car elle sous-entend que les parlementaires socialistes qui n’occupent pas de fonction spéciale à la Chambre n’effectuent pas leur travail. Je me sens salie, insultée par les miens, » ajoute-elle sur Facebook.
Elio Di Rupo serait d’abord passé par le bourgmestre de Liège Willy Demeyer (PS) pour tenter de convaincre Julie Fernandez Fernandez de retirer ce post avant de la joindre directement, raconte L’Écho. Sans succès. Après l’histoire de la Croix-Rouge et la démission de Paul Furlan, voilà une casserole de plus pour le PS.
Le post de Julie Fernandez Fernandez
