L’homme le plus riche sur Terre, Jeff Bezos, extorqué pour des photos intimes… et ça a un rapport avec Trump

Jeff Bezos, le patron d’Amazon, de l’agence spatiale Blue Origin et du Washington Post, a déclaré qu’il avait été extorqué avec des photos de lui et de sa petite amie afin de saboter une enquête sur Donald Trump. Il en fournit la preuve. Trump critique depuis des années la couverture faite par le Washington Post de son gouvernement. L’affaire Khashoggi pourrait être liée à cette histoire. Khashoggi, assassiné par des Saoudiens, était chroniqueur au Washington Post. Trump veut garder de bonnes relations avec l’Arabie saoudite.

Bezos, actuellement l’homme le plus riche du monde, révèle dans un post de blog particulièrement détaillé avoir été soumis au chantage du tabloïd américain The National Enquirer. Le message de Bezos décrit la façon dont le tabloïd a menacé de dévoiler publiquement l’histoire de sa relation extraconjugale. Peu de temps auparavant, il avait annoncé qu’il divorçait de sa femme. Le tabloïd semble avoir eu accès à des messages intimes et à des photos échangées entre le milliardaire et une ancienne présentatrice de télévision.

Le boss d’Amazon a alors fait appel à un enquêteur pour examiner la façon dont ces messages ont pu tomber entre les mains du tabloïd. Les enquêteurs et Bezos déclarent que la volonté de publier les photos relevait d’un objectif politique. Ce motif doit être recherché du côté de l’alliance existant entre The National Enquirer et le président américain Donald Trump.

Trump critique ouvertement et depuis des années la façon dont le Washington Post décrypte le travail de son propre gouvernement. L’affaire Khashoggi pourrait même être liée à cette histoire. Jamal Khashoggi, assassiné par des Saoudiens, était un éditorialiste au Washington Post, le journal qui appartient à Bezos. Et Trump a, jusqu’ici, toujours tout fait pour entretenir de bonnes relations avec l’Arabie saoudite.

Selon Bezos, le tabloïd l’a menacé jeudi de publier de photos intimes de lui et de sa maîtresse. Dans un mail partagé par Bezos, qui lui a été envoyé par le responsable du contenu de The National Enquirer, les photos sont décrites en détail. (« En plus du « selfie en dessous de la ceinture – généralement connu sous le nom de« d * ck pick » » -, Enquirer a obtenu neuf autres images. »)

Ne pas capituler

Pour empêcher les photos d’être publiées, Bezos devait faire un certain nombre de choses pour The National Enquirer. Il devait notamment arrêter l’enquête portant sur les intentions poursuivies par le tabloïd avec le chantage et déclarer publiquement que le tabloïd n’avait aucun objectif politique à publier ces photos gênantes.

Ce que Bezos n’a pas fait puisqu’il a décidé de publier l’intégralité des mails échangés avec l’Enquirer. Comme il l’écrit sur sa page Medium: « Plutôt que de capituler devant l’extorsion et le chantage, j’ai décidé de publier exactement ce qu’ils m’ont envoyé, malgré l’embarras que cela me coûte. »

Dans un tweet, Bezos, 55 ans, a récemment annoncé publiquement qu’il divorçait. Ce qu’il n’a pas mentionné à l’époque, c’est que le magazine à potins The National Enquirer était sur le point de publier un article sur sa liaison avec l’actrice Lauren Sanchez, âgée de 49 ans. Selon le magazine, l’affaire a duré huit mois et il a emmené sa nouvelle bien-aimée dans des « lieux exotiques avec son jet privé ». Ce qu’ils n’ont pas mentionné, c’est que Bezos et MacKenzie vivaient déjà séparés lorsque sa relation avec Sanchez a commencé.

Liens avec Donald

L’éditeur du National Enquirer, David Pecker, est un bon ami de Donald Trump. Et il entretient des liens privilégiés avec les Saoudiens. Pecker a été invité à un dîner à la Maison Blanche peu de temps après l’investiture de Trump pour le remercier de « sa fidélité ». Pecker a ramené un invité à ce dîner: l’homme d’affaires Kacy Grine, un proche du prince Mohammed Bin Salman, connu pour être l’intermédiaire privilégié lorsque l’on souhaite obtenir de l’aide financière de la part de la famille royale saoudienne.

Sous le coup d’une enquête dirigée par le procureur spécial Robert Mueller, Pecker a admis que sa compagnie AMI avait acheté une histoire à Playmate ayant eu une relation avec Donald Trump. Pecker aurait fait ça dans le but de « rendre un service » à Trump. Mais il semblerait surtout que cette histoire ait mis un terme à l’enquête qui pesait sur AMI et que la compagnie de Pecker n’ait plus été inquiétée par la suite.

American Media Inc. (AMI) a secrètement versé 150.000 dollars à la mannequin de Playboy, Karen McDougal, pour obtenir l’histoire de sa liaison avec Trump. La société a décidé de ne publier l’histoire, ou du moins d’attendre que Trump soit élu président avant d’en parler.

Cette façon de retenir la diffusion d’une histoire préjudiciable est appelée « catch-and-kill » en Amérique et est considérée comme une pratique journalistique douteuse. Les entreprises de médias n’ont en principe pas le droit de garder des histoires secrètes, mais AMI a admis devant la justice que, dans ce cas, il n’avait pas mis en péril l’élection de Trump.

Selon une déclaration d’AMI faite aux procureurs, Pecker a proposé à Trump en 2015 de l’aider à régler certaines histoires gênantes. Selon les procureurs américains, les 150.000 dollars étaient en fait une contribution à la campagne de Trump. Seulement, les règles de financement des campagnes sont très strictes aux États-Unis. Elles stipulent que tous les montants doivent être déclarés, ce qui n’a pas été fait dans ce cas-ci.

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