Les Etats-Unis en 2019 sous Donald Trump: un pays avec des banques alimentaires pour nourrir les fonctionnaires

Dans et autour Washington DC, la capitale de la première puissance économique mondiale, ont été installées des banques alimentaires. Recrudescence des SDF? Non. Elles servent  à aider quelque 800.000 fonctionnaires dont les revenus ont été bloqués par le shutdown, qui dure depuis quatre semaines. La pression s’accentue sur Donald Trump sans que se dégage une solution.

Le président Trump et les démocrates ne sont toujours pas parvenus à un accord. Et cela fait un mois que ça dure. Conséquence? Quelque 800.000 fonctionnaires n’ont pas obtenu leur fiche de paye. Le shutdown a maintenant des conséquences bien réelles pour eux.

Trump n’en démord pas. Il veut son mur coûte que coûte. 5,6 milliards de dollars pour être précis, ce que les démocrates lui refusent jugeant sa politique migratoire d’un autre temps.

Au-delà des fonctionnaires, ce sont tous les Américains qui commencent à vivre avec cette réalité, celle d’un pays bloqué, dans l’impasse, qui tourne à l’arrêt. C’est visible dans les aéroports où de nombreux vols sont retardés à cause du manque de personnel de sécurité. C’est dans le secteur agricole où les prêts nécessaires du gouvernement fédéral sont une nécessité. Même la bourse, à défaut des marchés, est affectée. Car certaines grandes entreprises ne peuvent entrer en bourse, l’autorité boursière SEC étant fermée. Les parcs nationaux et les musées nationaux ont fermé leurs portes, et la Food and Consumer Authorité, l’Afsca locale, n’effectue plus de contrôle. En tout, les dégâts économiques se chiffrent à plusieurs milliards.

EPA

Le « festin de Trump »

Mais ce sont évidement les 800.000 fonctionnaires qui sont les premiers affectés. Un sur cinq travaille à Washington DC. Dans et autour de la capitale, des banques alimentaires sortent de terre pour leur venir en aide.

Même la Maison Blanche se transforme en (mauvais) restaurant. Les cuisines présidentielles sont fermées. Il y a quelques jours Trump avait une nouvelle interloquer la planète entière en offrant des pizzas et des Mc Do pour recevoir comme il se doit les champions de football de Clemson. La scène était complètement hallucinante et montre bien à quel point c’est le règne de la débrouille.

Car personne ne veut lâcher quoi que ce soit, ni Donald Trump, ni les démocrates. Une tension cristallisée par le conflit entre Trump et Pelosi, leader de l’opposition, désormais dominatrice à la Chambre suite aux midterms. Les démocrates se sont eux vus empêchés d’effectuer un voyage diplomatique en Belgique, en Égypte et en Afghanistan. C’est coup pour coup. Une opposition de principe qui prend les Américains en otage.

Trump vs Pelosi

Il est en effet de coutume à la Maison Blanche d’organiser des transports aériens militaires pour les membres du Congrès. Trump a écrit à Pelosi, lui suggérant de prendre un vol commercial comme tout le monde. Un problème quand la cheffe des démocrates doit se rendre en Afghanistan, au niveau de la sécurité entre autres.

Cette lettre, c’est une sorte de réponse du berger à la bergère. La vieille Nancy Pelosi avait demandé à Trump qu’il reporte sa déclaration de l’Union (State of The Union), sorte de déclaration de politique générale lors de laquelle le président s’adresse au Congrès. Depuis les midterms, elle a la tête de la Chambre, elle en a donc la prérogative.

Entre-temps, on sait aussi que les États-Unis n’enverront pas de délégation à Davos au Forum économique mondial du 22 au 25 janvier. Les ministres américains Steven Mnuchin (Finances), Michael Pompeo (Affaires étrangères) et Wilbur Ross (Affaires économiques) ne se rendront donc pas dans la célèbre station de sports d’hiver.

La pression monte, mais personne ne semble vouloir lâcher du leste.

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