Les carottes semblent cuites pour Damso: un hashtag est maintenant lancé et les politiciens s’en mêlent

Dès l’annonce du choix, les critiques ont fusé. Hier, c’est le Conseil des femmes qui a relancé le débat, taxant Damso de rappeur « sexiste ». Effet boule de neige: les sponsors ont suivi et maintenant les politiques. Pour nous, c’est game over: Damso n’interprétera pas le prochain hymne des Diables.

Ça n’a pas traîné! Quelques heures après la lettre du Conseil des femmes adressée à l’Union belge qui remettait en cause le choix de Damso pour interpréter le prochain hymne des Diables, un hashtag a été lancé sur la toile. #Kickoutsexism veut mettre sur la touche le rappeur bruxellois, qui a l’habitude d’utiliser un langage plutôt cru dans ses textes, et même méprisant voire insultant pour certains à l’égard des femmes.

À la veille de la journée de la Femme, les défenseurs de la cause féministe semblent sortir du bois. En ce compris les politiques. Après Zuhal Démir (N-VA), qui s’est indignée mardi soir sur le plateau de l’émission télévisée « Van Gils & gasten » sur Eén (VRT), c’est au tour du ministre de la Coopération, fervent défenseur des femmes en Afrique, de monter au créneau. Alexander De Croo (Open VLD) se montre solidaire avec le Conseil des femmes et ne soutient pas la candidature de Damso.

Damso, une marque de fabrique

Précisons que Damso est effectivement parfois très brut dans ses textes. C’est sa marque de fabrique. Il écrit des textes très directs, explicites, mais dans le même temps romantiques, nostalgiques voire mélancoliques. C’est ce mélange de styles qui fait sa réputation. Un truc trash, un truc doux.

Nous n’éluciderons pas ici le (vaste) débat entre rap et sexisme. Ce n’est d’ailleurs pas le but. Rappelons toutefois que le rap, à l’instar du rock quelques décennies plus tôt, est le courant musical dominant, avec ses travers. Les jeunes en adoptent les codes. Noirs, blancs, jaunes, pauvres ou plus riches, universitaires ou ouvriers, tous écoutent du rap maintenant. Ils n’en deviennent pas pour autant harceleurs ou misogynes. Ajoutons que ce choix est aussi celui des diables, hyper fans du rappeur, ce qui lui apporte encore un peu plus de légitimité.

Cela veut-il dire qu’il faut tout accepter? Non, gageons toutefous que Damso soit assez malin que pour créer un hymne rassembleur et sans ambiguïtés. On en prend même le pari. A moins qu’il ne soit trop tard? Tout ce foin sera sans doute fatal au rappeur. L’Union belge, rassembleuse, n’aura d’autres choix que de faire un pas de côté. D’autant que les sponsors s’y mettent aussi.

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