Les capsules d’iode sont disponibles en pharmacie dès aujourd’hui sauf qu’elles ne sont pas toujours efficaces

Ça y est, les fameuses pastilles d’iode sont maintenant disponibles pour tous les Belges dans les pharmacies pour nous protéger d’une éventuelle catastrophe nucléaire. Mais s’il s’agit d’une bonne nouvelle à priori, force est de constater qu’il y a encore de nombreux problèmes autour de ces pilules. Notamment pour les personnes qui dépassent la quarantaine, pour qui elles seraient tout simplement inutiles.  

La grande distribution de pastilles d’iode commence ce mardi 6 mars. Cela signifie que les Belges pourront se rendre dans n’importe quelle pharmacie du pays pour s’en procurer gratuitement. Le nouveau plan de sécurité nucléaire vient en effet d’être complètement mis à jour.

Pendant plusieurs années, les capsules d’iode n’étaient délivrés préventivement qu’à une toute petite partie de la population: les habitants qui vivaient dans un rayon de 20 kilomètres autour d’une centrale nucléaire. Le nouveau plan prévoit désormais d’étendre ce rayon de distribution à 100 kilomètres autour des centrales nucléaires, ce qui revient finalement à couvrir l’ensemble du territoire. Une campagne d’information sera d’ailleurs tenu à ce sujet ce mardi par le ministre de la Sécurité et de l’Intérieur, Jan Jambon, ainsi que par Maggie De Block, la ministre de la Santé.

« Avec la nouvelle mesure, nous respectons une recommandation du Conseil supérieur de la santé. Après tout, la catastrophe survenue à Fukushima au Japon a montré qu’un nuage radioactif peut s’étendre beaucoup plus loin », avancent-ils au ministère de l’Intérieur.

Tes légumes contaminés

Un des plus gros problèmes en cas de catastrophe nucléaire est d’abord l’effet direct de la radiation sur nous, autrement dit les fameuses retombées de particules radioactives. Ces particules peuvent se déposer un peu partout, notamment dans les zones agricoles et finalement se retrouver dans notre nourriture.

Du coup, si tu as le malheur de manger un de ces légumes contaminés, les particules radioactives finissent sur ta thyroïde et risquent, à terme, de te causer un cancer de la thyroïde, ou d’autres maladies. C’est là que les comprimés d’iode peuvent faire la différence et bloquer l’absorption des iodes radioactives par ta thyroïde.

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Le plus important, le timing

Voilà pourquoi il est très important de prendre ces pilules au bon moment. Pour qu’elles soient efficaces, il faut les prendre dans les douze heures après l’exposition à des particules radioactives. Autant te dire qu’en avoir en prévision chez toi est plus que nécessaire, car au-delà de ce délais, prendre une capsule d’iode ne servira plus à rien.

D’ailleurs, idéalement, il faudrait même ingérer ces pilules un peu avant l’exposition ou quasiment en même temps. En revanche, il ne s’agit pas non plus de prendre ces comprimés trop tôt (plus de 6 heures avant) et encore moins trop tard. Après cinq heures, la protection diminue déjà de moitié et 12 heures après, elles ne protègent déjà plus. Et si tu prends ces pilules 48 heures après l’exposition, il y a même un risque que ça augmente la dose de radiation présente dans ta thyroïde. Bref, il s’agit donc d’être au taquet quand le gouvernement donnera le feu vert pour les prendre. Évidemment, dépendre des autorités n’est pas non plus très rassurant. Lors de la catastrophe de Tchernobyl ou encore de Fukushima par exemple, les autorités n’ont pas prévenu à temps la population, les mettant directement en danger.

Presque inutile chez les plus de 40 ans

Mais ce n’est pas tout. Pour les personnes ayant la quarantaine et plus, ces pilules seraient presque inutiles selon plusieurs études. En effet, passé un certain âge, les risques de dérèglement de la fonction thyroïdienne augmentent, surtout dans les zones pauvres en iode, comme c’est le cas en Belgique. Ce dérèglement augmente le risque d’effets indésirables suite à la prise de comprimés d’iode.

La prise de comprimés d’iode dans ces cas-là peut donc faire plus de mal que de bien. La limite d’âge a d’ailleurs été plusieurs fois revue à la baisse. Pendant longtemps, on a d’ailleurs cru que la limite se situait autour des 60 ans, mais aujourd’hui, d’après les recommandations de l’OMS, elle serait en réalité plus autour des 40 ans.

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