Des millions de dollars d’amende: voici ce que risquent plusieurs enseignes californiennes comme Starbucks pour n’avoir pas averti leur client que le café qu’ils vendaient pouvaient potentiellement entraîner le cancer. La question est encore au tribunal mais pour le juge de Los Angeles derrière ce combat, c’est simple: ces enseignes devront mettre des avertissements.
Est-ce que boire du café accroît les risques d’attraper un cancer? Un juge californien et une association américaine de défense des consommateurs le pensent. Après avoir été torréfié, le café produirait naturellement de l’acrylamide, une substance toxique pour la santé qui peut entraîner le cancer. Pour le juge, cette nocivité devrait être explicitement indiqué chez les vendeurs de café.
Derrière cette revendication, il y a le Council for Education and Research on Toxins (CERT), le Conseil pour l’éducation et la recherche sur les toxines. Cette association américaine estime que Starbucks et quelque 90 autres revendeurs de café n’ont pas respecté une loi californienne, la Proposition 65, obligeant les entreprises à avertir les consommateurs que leurs produits contiennent des éléments susceptibles de causer le cancer. Du coup, ces entreprises devront non seulement poser des avertissement sur leurs frappucinno mais en plus, elles risquent des amendes monstrueuses.
2.500 dollars par personne
Le CERT réclame des amendes allant jusqu’à 2.500 dollars (environ 2029 euros) par personne pour chaque exposition au produit chimique depuis 2002 dans les enseignes concernées en Californie. La Californie comptant près de 40 millions d’habitants, ces amendes risquent bien de se chiffrer en millions de dollars.
Le juge de la cour supérieure de Los Angeles, Elihu Berle, a déclaré mercredi que Starbucks et d’autres entreprises n’avaient pas démontré qu’il n’y avait pas de risque significatif qu’un élément cancérogène soit produit par la torréfaction du café. Les accusés ont jusqu’au 10 avril pour contester la décision du juge.
Starbucks s’est refusé à tout commentaire et a renvoyé à un communiqué de presse de la National Coffee Association (NCA), rapporte Reuters. « Les avertissement de risque de cancer sur le café sont trompeurs. Les propres directives diététiques du gouvernement des États-Unis stipulent que le café peut faire partie d’un mode de vie sain « , a déclaré la NCA.
La Food and Drug Administration, l’administration américaine qui surveille la qualité des aliments, a indiqué être « encore dans la phase de collecte d’informations » concernant la présence du produit chimique. En gros, la dangerosité du café reste encore à prouver mais Starbucks pourrait bien douiller un max.
Statement from National Coffee Association: "Coffee has been shown, over and over again, to be a healthy beverage. This lawsuit has made a mockery of Prop 65, has confused consumers, and does nothing to improve public health."
— Elissa Harrington (@ElissaABC7) 30 mars 2018