Ce samedi, la Russie a présenté sa toute première centrale nucléaire flottante. C’est aussi une première mondiale. Cette centrale a pour but d’alimenter en électricité les contrées isolées de Russie mais aussi les différentes plateformes pétrolières russes. Les organisations écologistes comme Greenpeace ne voient pas ça d’un bon oeil et parlent déjà de « Titanic nucléaire ».
Ce samedi, la Russie a encore attiré toute l’attention. Elle a, en effet, présenté la toute première centrale nucléaire flottante. Elle s’appelle l’Akademik Lomonossov et elle a une mission: alimenter en électricité les contrées reculées de Russie. Sa première destination est d’ailleurs la Sibérie orientale.
« Les centrales nucléaires flottantes vont permettre d’alimenter en électricité et en chaleur les régions les plus reculées, soutenant ainsi la croissance et le développement durable », explique Vitali Troutnev, chargé de la construction et de l’exploitation des centrales nucléaires flottantes de Rosatom.
Cette centrale mesure 144 mètres de long et 30 mètres de large et compte 2 réacteurs d’une capacité de 35 MW chacun (les réacteurs actuels ont une capacité de 1.000 MW). Avec plus de 21.000 tonnes sur la balance, cette centrale doit être remorquée par de gros bateaux. Lors de l’été 2019, elle sera amenée à proximité du cercle arctique.
Tous aux abris…https://t.co/35k3ulaAFY
— Joël Eveno???? (@joel_eveno) 19 mai 2018
Alimenter les populations locales mais pas que…
La Russie a mis l’accent sur le fait d’alimenter les populations locales en électricité. Mais il faut préciser que l’Akademik Lomonossov permettra également d’alimenter les plateformes pétrolières russes qui permettront, elles, d’exploiter les gisements d’hydrocarbures dans cette partie de l’océan.
« Les centrales nucléaires flottantes vont permettre d’alimenter en électricité et en chaleur les régions les plus reculées, soutenant ainsi la croissance et le développement durable », soutient Vitali Troutnev tout en précisant que les systèmes de sécurité sont les plus sûrs au monde. Mais cela n’empêche pas plusieurs organisations de s’inquiéter.
La Russie a présenté ce matin la première centrale nucléaire flottante au monde lors d'une cérémonie pour son amarrage à Mourmansk, port du Grand nord, un projet qui doit permettre d'alimenter les régions reculées, mais inquiète les organisations écologistes.
— Jean-Louis SAPALY (@JeanLouisSAPALY) 19 mai 2018
« Titanic nucléaire »
Car pour Greenpeace, cette centrale représente un énorme danger. L’organisation craint un « Titanic nucléaire » ou encore un « Tchernobyl sur glace ». L’ONG demande donc une surveillance internationale.
« Toute centrale nucléaire produit des déchets nucléaires, les accidents sont possibles. Une centrale flottante sera particulièrement exposée aux phénomènes météorologiques et aux menaces telles que le terrorisme. Imaginez que la barge se détache des vaisseaux de remorquage, les conséquences peuvent être graves », avertit Rashid Alimov, du département de l’énergie de l’ONG.
« La barge va être chargée et testée près d’une ville de 300.000 habitants (Mourmansk), puis remorquée avec deux réacteurs remplis de combustibles irradiés le long de la route maritime du Nord. Son installation dans l’environnement rude de l’Arctique russe constituera une menace constante pour les habitants du Nord et la nature vierge de l’Arctique », ajoute Jan Haverkamp, expert nucléaire de Greenpeace.
22 ans après #tchernobyl, la Russie lance sa première centrale #nucléaire #flottante. ?Les marées noires, ça manquait sérieusement d'ambition!
— rashbrax cartoon (@rashbrax) 7 mai 2018
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