La pollution de l’air en Inde est si catastrophique qu’un business d’un nouveau genre se développe

L’Inde est l’un des pays les plus pollués du monde. Respirer l’air de New Delhi, la capitale, revient à fumer 10 cigarettes par jour. À cette saison, c’est encore pire. Alors, un business d’un nouveau genre se développe dans cet immense pays: celui des accessoires anti-pollution. 

Il suffit de marcher un peu trop longtemps à New Delhi pour être subitement essoufflé. Ce n’est pas forcément dû à ta condition physique discutable, non. C’est tout simplement la faute de la pollution de l’air qui est tout simplement catastrophique. Une récente étude américaine a dévoilé qu’un Indien perd minimum 4 ans d’espérance de vie à cause de la pollution de l’air. New Delhi vient d’ailleurs d’être élue par l’OMS comme étant la sixième ville la plus polluée du monde. Et les 5 premières villes du classement sont elles aussi situées dans le nord de l’Inde.

La population du pays est du plus en plus consciente de la gravité de la situation: des manifestations s’organisent et un nouveau business se développe. En effet, dans un reportage diffusé sur France Inter, on apprend que de plus en plus d’Indiens se procurent des masques ou de purificateurs d’air pour tenter de se préserver de l’air toxique. Ce business des accessoires anti-pollution s’adresse à tout le monde même si les plus fortunés peuvent réellement en profiter à fond.

Du masque de chirurgien au masque à gaz

Au niveau des masques, il y en a pour tous les goûts. Cela va du masque de chirurgien bon marché à des masques plus sophistiqués qui sont munis de véritables filtres à carbone intégrés et d’une coque solide. Ceux-là sont évidemment bien plus efficaces mais aussi beaucoup plus chers: entre 30 et 50 euros, ce qui est énorme pour un Indien moyen puisque le salaire moyen en Inde s’élève à 415,51 euros par mois.

Mais il y a aussi de grosses innovations. Une société indienne a mis an point un filtre à narine qui se colle sous le nez et qui filtre l’air qui rentre par les narines. Ingénieux puisqu’un humain moyen respire à 90% par le nez, pas besoin donc de couvrir la bouche. Ils ont également l’avantage d’être vendus à un prix raisonnable.

Croissance

Enfin, pour les personnes les plus aidées, y a les purificateurs d’air. Visuellement, on dirait un gros ventilateur ou un radiateur. Mais en fait, l’appareil filtre l’air de ton intérieur pour te préserver de l’air nocif de l’extérieur. Mais voila, pour que ce soit vraiment efficace, il faut en placer un dans chaque pièce de la maison et changer le filtre tous les 4 mois. Le problème, c’est que chaque appareil coûte environ 150 euros. Une fortune pour un Indien. Au micro de France Inter, une maman issue de la classe moyenne explique qu’elle a dû débourser 300 euros pour protéger sa famille de la pollution pendant les 4 mois hivernaux.

Ce marché est donc en pleine expansion et selon plusieurs études, il devrait croître de 28% par an pendant les 5 prochaines années. Mais ce qui est regrettable, c’est que les Indiens ne sont pas tous logés à la même enseigne par rapport à la pollution. Les habitants du sud de New Delhi sont pratiquement tous équipés de masques et de purificateurs d’air tandis qu’au nord et à l’est, on a tout simplement pas les moyens de se protéger ou même de se tenir au courant des dangers de la pollution. Dans ces quartiers, l’espérance de vie s’effrite désespérément.

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