Face aux trop nombreux débris dans l’orbite terrestre, la Finlande va passer un premier coup de balais

Selon l’Agence spatiale européenne, plus de 900.000 de débris d’un à dix centimètres, ainsi que plus de 34.000 objets de plus de 10 centimètres se trouveraient actuellement en orbite terrestre. Leur nombre devrait se multiplier, à mesure que de nouveaux engins sont envoyés dans l’espace, accroissant ainsi le risque de collision.  

Contrairement à ce que l’on peut voir dans les films de science-fiction, l’orbite terrestre est loin d’être immaculée. De nombreux engins spatiaux opérationnels sont suspendus au-dessus de nos têtes, ainsi que de très nombreuses épaves. La présence des débris fait craindre le pire aux spécialistes, car leur dégradation peut tout simplement générer encore plus de déchets, mais aussi provoquer des collisions en chaines.

L’orbite terrestre basse est polluée par un très grand nombre d’objets spatiaux. Crédit : Low Earth Orbit Visualisatio

Le développement de l’Internet spatial, avec notamment le projet Starlink, ne va rien arranger. Des dizaines de milliers de satellites vont ainsi être envoyés dans l’espace pour fournir une couverture Internet mondiale. Or, cela va surtout renforcer la pollution spatiale.

La situation devient de plus en plus préoccupante. C’est pourquoi des entreprises recherchent des solutions. C’est notamment le cas de la startup finlandaise Aurora Propulsion Technologies (APT) qui travaille sur un appareil capable de « nettoyer l’espace ».

Un prototype bientôt en orbite

Les ingénieurs de l’entreprise finlandaise ont développé plusieurs technologies pour lutter contre la pollution spatiale créée par l’Homme et prévoient de les tester très prochainement en orbite terrestre, grâce à un satellite de nettoyage de l’orbite.

Ce dernier, baptisé AuroraSat-1, rejoindra l’orbite terrestre basse dans le courant du dernier trimestre 2021. Il sera expédié dans l’espace grâce à un lanceur Electron de l’entreprise Rocket Lab.

L’appareil lancé en fin d’année ne sera encore qu’un prototype, un nano-satellite, dont l’objectif premier est de tester les technologies de navigation développées par les ingénieurs, dont les resistojets, qui permettent d’effectuer de petites corrections de trajectoire. Les débris à ramasser peuvent en effet être très petits, l’appareil devra donc être en mesure d’adapter sa trajectoire de quelques centimètres pour pouvoir les récupérer. Là-haut, un simple écrou peut faire d’importants dégâts une fois lancé à grande vitesse.

Les ingénieurs prévoient aussi de tester les freins à plasma de l’appareil, une technologie qui permettra de générer une force électrostatique importante pour freiner l’engin.

Une fois ces tests réalisés avec succès, la startup finlandaise pourra se concentrer sur ses technologies de nettoyage à proprement parler. Tout cela devrait prendre encore plusieurs années à Aurora Propulsion Technologies. Entre temps, la pollution spatiale ne devrait cesser de croitre, même si d’autres entreprises prévoient également de lancer des appareils de nettoyage dans l’espace. Le satellite de nettoyage ClearSpace-1, développé par l’École polytechnique fédérale de Lausanne, devrait démarrer sa première mission de désorbitage en 2025.

Lire aussi:

Plus
Lire plus...