Est-ce la fin de l’anonymat en Russie? Le Parlement interdit les VPN et les service de proxy

Coup dur pour les chantres de la privacité en Russie. La Douma d’État, le Parlement de la Fédération de Russie, a adopté une loi interdisant l’usage des VPN et autres services proxy qui permettent de naviguer anonymement sur le web. Une décision qui va encore renforcer la censure dans le pays.

Un VPN, c’est pratique pour se connecter à Netflix US quand tu es en Russie. Ça sert aussi à faire des recherches sur Internet sans que le gouvernement ne viennent mettre son nez dans tes affaires. Un VPN, c’est un réseau privé virtuel qui est utile pour des milliers de raison. La première étant que la privacité est un droit que tout le monde devrait avoir. Mais en Fédération de Russie, l’usage des VPN sera bientôt interdit.

La Douma d’État (la Chambre basse du Parlement russe) a adopté vendredi à l’unanimité un projet de loi qui obligera les fournisseurs d’Internet à bloquer les sites Web qui proposent des services VPN. Les législateurs derrière ce projet de loi sont persuadés que cette interdiction permettra de mieux lutter contre le cyberterrorisme. Le projet de loi doit être approuvé à la Chambre haute du Parlement et signé par le président avant son entrée en vigueur, relève ABC News.

Liberté d’expression muselée

Sous couvert d’arguments sécuritaires, ce projet de loi semble être un nouveau moyen de brider la liberté d’expression en Russie. Comme le souligne l’ONG Human Right Watch (HRW), ces dernières années, le gouvernement russe a intensément réprimé toutes formes de critiques à l’encontre de ses décisions politiques.

85% des condamnations pour « expressions extrémistes » sont en fait liées à des cas de liberté d’expression. Les VPN, le moteur de recherche Tor et les services de proxy permettent d’accéder à des sites bloqués par le gouvernement. En interdisant ces outils, la Douma renforce sa censure. Dans ce projet de loi, il est aussi prévu que les sites bloqués par le gouvernement ne soient plus répertoriés par les moteurs de recherche, histoire que les internautes oublient leur existence, écrit The Register.

« Les autorités ont lancé injustement des dizaines d’accusations criminelles pour des publications sur les réseaux sociaux, des vidéos en ligne, des articles médiatiques et des entretiens », affirme HRW. Ce qui fait qu’aujourd’hui, de nombreux Russes ne savent plus ce qui est considéré comme un discours acceptable et ce qui pourrait leur valoir une grosse amende voir une peine d’emprisonnement. Sans VPN, ils oseront encore moins critiquer le pouvoir en place.

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