Avec JUUL en Belgique, va-t-on tous finir vapoteurs?

JUUL, la marque de cigarettes électroniques américaine, débarque en Belgique prochainement. Forte de son succès chez les adolescents, pourrait-elle aussi conquérir nos coeurs de fumeurs et, c’est là où est le problème – de non fumeurs?

« Pour les fumeurs. Tout simplement. » Quand on arrive sur le site de JUUL, marque design de cigarettes électroniques, le doute sur son public cible n’a pas sa place.

Pourtant, aux USA, les adolescent ont tendance à un peu trop vouloir goûter les sels de nicotine contenus dans la vapoteuse. Alors que certains jeunes essaient de contourner les restrictions d’âge en passant par Ebay ou Alibaba (au risque de se voir refiler une contrefaçon), l’administrateur de la santé publique déclare que le vapotage est aujourd’hui une épidémie.

« Notre intention n’a jamais été d’amener les jeunes à utiliser les produits JUUL »

En novembre 2018, le Center for Diseases Control and Prevention et la US Food and Drug Adminitration notait une hausse 78% de vapotage chez les lycéens américains. Une tendance qui n’a pas pour plaire à l’entreprise, qui a alors publié un communiqué disant qu’ils voulaient prévenir les jeune vis à vis de l’utilisation de la cigarette électronique: « Nous ne pouvons pas remplir notre mission de fournir au milliard de fumeurs adultes dans le monde une véritable alternative aux cigarettes combustibles si les jeunes continuent à en consommer sans relâche. Comme nous l’avons déjà dit, notre intention n’a jamais été d’amener les jeunes à utiliser les produits JUUL. »

Pour ralentir la consommation que les jeunes en ont, certaines mesures ont été prise par JUUL: comptes Instagram et Facebook supprimés, tout comme certains goûts de la cigarette, vérification de l’âge renforcée… Mais rien n’y fait. La vapoteuse leadeuse sur le marché continue à séduire des jeunes qui, clairement, n’en avaient pas besoin au premier abord. Mais qui a réellement besoin de fumer quoi que ce soit, au final?

Pourquoi ça marche?

Les fameux « pods », recharges de la cigarette JUUL

Le succès de JUUL s’explique de par sa simplicité d’utilisation et son efficacité. Le premier élément réside en sa recharge. Au lieu d’un liquide qu’il faut tenter de faire couler après avoir trouvé un endroit calme sans s’en foutre plein les doigts, on a ici une simple recharge qui se clipse au bout de la cigarette. Outre la recharge, on peut aussi la mettre à charger sur son ordinateur, elle est légère, et passe plus inaperçue que les machines de guerre que certains ont.

Son efficacité porte un nom: sels de nicotine. Il s’agit de  » la forme de nicotine la plus proche de la nicotine naturelle », d’après le site stop-tabac.ch. Contrairement aux autres cigarettes électroniques qui contiennent de la nicotine purifiée, il faut bien moins de bouffées pour ressentir le « hit de nicotine » qu’un fumeur recherche. C’est du coup plus proche de l’expérience habituelle d’une cigarette. D’où le succès de JUUL.

Influenceurs de la vape

https://www.instagram.com/p/BzSA8pwpYkD/?utm_source=ig_web_copy_link
Just Peachy, 320K abonnés, influenceuse de la vape

De là à savoir pourquoi les jeunes se retrouvent à fumer des cigarettes électroniques, la question reste ouverte. L’attractivité des « influenceurs de la vape »? Voir des stars se mettre à JUUL? Ou simplement, comme les anciennes générations, vouloir se donner un style en tirant une taffe entre deux phrases, avec un air faussement rebel (sauf que cette fois-ci, on sent la mangue et pas le tabac froid).

Quoi qu’il en soit, la vapoteuse a la côte. La preuve la plus évidente de son succès auprès des jeunes est la multiplication des mêmes de la « vape nation ». Sur Reddit, Instagram et Twitter, les vannes s’enchaînent. Le site de référence Know Your Meme parle des « JUUL memes » comme à mi-chemin entre moquerie et premier degré.

« Quand tu débranches ton grand-père mourant pour pouvoir recharger ton JUUL »

Une addiction qui fait bien rire, donc. Reste à savoir si en Belgique, la cigarette aura le même succès chez les jeunes. Pour Stefaan Hendrickx, de l’Institut Flamand pour le Bien-Être, il faudra être vigilant: « Aux Etats-Unis, on est en train d’analyser si Juul ne cible pas ses publicités sur les jeunes via les réseaux sociaux. Si l’entreprise commence à vendre ses produits ici, il faudra être vigilant. Ils travaillent de manière très subtile, en utilisant des influenceurs. »

Plus
Lire plus...