L’Arabie Saoudite veut révolutionne sa capitale avec un cube futuriste de 400 mètres de haut offrant « une nouvelle réalité »

Le projet « New Murabba » de l’Arabie saoudite a pour ambition d’agrandir Riyad de 19 kilomètres carrés tout en la positionnant comme l’une des « villes les plus agréables à vivre sur Terre », avec une technologie digne d’un film de science-fiction.

Pourquoi est-ce important ?

Les richissimes nations du Moyen-Orient ne manquent jamais de nous surprendre par leur inventivité et leurs ambitions à la limite de la mégalomanie. Mais ce projet qui semble tout droit sorti de Blade Runner passera bien de la fiction à la réalité, car il doit aider l'Arabie saoudite à se reconstruire une image, loin des décennies d'allégations de violations des droits de l'homme.

Dans l’actu : Le fonds souverain saoudien a présenté son projet « New Murabba » qui prévoit la construction d’un centre-ville futuriste dans sa capitale, Riyad.

  • La nouvelle construction doit permettre d’agrandir la ville de quelque 19 kilomètres carrés.
  • Au cœur du projet, on retrouve le « Mukaab », un cube de 400 mètres de haut, 400 mètres de large et 400 mètres de long, assez grand pour contenir 20 Empire State Building, selon le Fonds d’investissement public (FIP).
  • Avec le Mukaab, le fonds souverain de 620 milliards de dollars dirigé par Mohammed ben Salmane offre une « expérience immersive » avec des paysages passant de « l’espace à la verdure ».
  • Le cube devrait notamment utiliser la technologie holographique pour « offrir une nouvelle réalité » aux clients pour leurs achats et leurs repas, indique le fonds sur son site web. Le Mukaab devrait ainsi regrouper tout un complexe hôtelier, un musée, une université technologie et de design, un théâtre, plus de 80 lieux de loisirs et de nombreuses résidences.
    • En termes de superficie, le projet offrira plus de 25 millions de m² de surface de plancher, comprenant plus de 104 000 unités résidentielles, 9 000 chambres d’hôtel et plus de 980 000 m² d’espace commercial, ainsi que 1,4 million de m² d’espace de bureaux, 620 000 m² d’actifs de loisirs et 1,8 million de m² d’espace dédié aux installations communautaires.
    • Comme on peut le voir sur les images ci-dessous, le « Mukaab » comprendra également une tour au sommet d’une base en spirale.
  • Le projet devrait être achevé en 2030.
  • Il créera 334.000 emplois directs et indirects et devrait ajouter 180 milliards de riyals saoudiens au PIB non pétrolier du pays, soit la bagatelle de 45 milliards d’euros.

Redorer son blason

Entre les lignes : critiquée depuis de longues années pour violations des droits de l’homme, l’Arabie saoudite souhaite trouver d’autres sources de revenus en dehors du pétrole et reconstruire son image, loin de l’État ultraconservateur qu’il est en réalité.

  • « Le projet New Murabba sera construit autour du concept de durabilité, avec des espaces verts et des sentiers pédestres et cyclables qui amélioreront la qualité de vie en favorisant des modes de vie sains et actifs et des activités communautaires. », avance ainsi le fonds souverain saoudien, dans une communication bien huilée.

En marge : Certains observateurs se demandent si ce projet se concrétisera un jour, l’Arabie saoudite ayant tout un historique de projets ambitieux ayant finalement été mis au placard ou ayant nécessité bien plus de temps que prévu.

  • Le prince héritier saoudien a annoncé en 2021 un autre projet de ville futuriste nommée Neom, à hauteur de 500 milliards de dollars, avec des excentricités telles que des robots domestiques, des taxis volants, mais surtout… Une lune artificielle.
  • En 2022, il a présenté son projet de « ville linéaire », « The Line », qui doit s’étendre sur 170 kilomètres de long et 500 mètres de haut. Un projet largement critiqué pour son impact environnemental et les violations présumées des droits de l’homme lors de sa construction.
  • Des questions similaires se posent pour le « New Murabba », alors que sa construction reste encore assez mystérieuse.
  • En outre, l’Arabie saoudite doit faire face à une féroce concurrence de la part de Dubaï et du Qatar, déjà bien embarqués dans la course à l’extravagance technologique.
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